Trouver cet équilibre est un élément essentiel à notre épanouissement personnel et professionnel. Il s’agit de trouver la juste répartition (celle qui nous convient et qui nous est favorable) des différentes activités et missions de nos vies, des différents temps et moments, tout en préservant notre santé et notre bien-être.
C’est une question transversale qui concerne toutes les personnes, quel que soit leur métier. Mais pour les personnes qui enseignent, il y a des spécificités qui rendent cette recherche de l’équilibre parfois plus périlleuse.
Une enseignante que j’accompagne en coaching m’a dit dernièrement : « ça m’aiderait si les limites horaires étaient plus claires et qu’on me disait clairement combien de temps je dois travailler pour préparer ma classe. ». Mais ce n’est pas le cas, le seul temps qui est cadré institutionnellement, c’est le temps de présence « face à élèves », les temps de concertation et de formation à hauteur de 108h. Mais au-delà, aucun cadre n’existe (ni en minimum, ni en maximum). Pourtant, la question des limites temporelles du travail des profs est essentielle dans la recherche de notre équilibre. Et il nous revient de les fixer.
Cet équilibre, nous ne pouvons donc attendre qu’il se crée « tout seul » ou qu’il soit permis par l’extérieur (par les autres, la hiérarchie, l’institution, …), nous devons le créer, le maintenir et le faire évoluer.
Effectivement, on veut parfois « trouver » l’équilibre mais cela n’a rien de fortuit. C’est une intention et une attention de tous les instants. C’est pour cela, que je vous proposer plutôt d’adopter l’expression « créer mon équilibre » qui vous rend plus proactif et proactives.
La première question à se poser (à soi-même) est donc : quelles limites de temps je me fixe ? Autrement dit : À quel moment, le temps professionnel prend-il vraiment fin ? Il ne s’agit pas de penser en terme de « temps nécessaire » mais de « temps que je veux y consacrer ».
L’équilibre n’est pas du 50/50
Quand vous pensez à la notion d’équilibre : quelle image vous vient spontanément en tête ?
Personnellement, j’ai la représentation de la balance Roberval, avec ses deux plateaux au même niveau. Et cela, peut entretenir l’idée fausse que l’équilibre (entre la sphère professionnelle et personnelle) c’est consacrer autant de temps et d’énergie à tout et à tout le monde (aux élèves, aux préparations, à sa famille, à ses loisirs, etc.). Pourtant, ce n’est pas cela. On pourrait faire le parallèle avec une classe : faire progresser tous les élèves, ce n’est pas forcément faire exactement la même chose et consacrer exactement le même temps à tous les élèves. Selon les moments, les compétences travaillées, les besoins, il faudra varier notre présence, notre étayage, etc.
Et bien, concernant l’équilibre entre nos différentes sphères de vie, c’est la même chose. Il ne s’agit pas de trouver comment accorder exactement autant de temps et d’énergie à toutes les sphères de notre vie mais surtout de décider avec quelle répartition nous nous sentirions dans l’équilibre.
Un équilibre qui varie
Le juste équilibre diffère en fonction des personnes. Nous avons toutes et tous des contextes de vie et d’exercice différents. C’est pourquoi, il n’est pas possible de calquer notre organisation et notre vision de l’équilibre sur les autres. Nous pouvons trouver de l’inspiration et partager nos astuces, mais il est essentiel de déterminer nos propres besoins en fonction de qui nous sommes, et en fonction de nos contraintes de vie. Ce qui est nécessaire à mon équilibre, ne le sera pas forcément à la même hauteur pour mon ou ma collègue.
“L’équilibre est en perpétuel mouvement”
L’équilibre varie en fonction des personnes, mais il varie aussi – pour une même personne – en fonction des moments. Je peux par exemple être à une étape de ma vie où j’ai besoin de faire plus de place à ma vie familiale, ou être à un tournant professionnel qui nécessite que je fasse un peu plus de place à ma vie professionnelle. C’est pour cela qu’il est intéressant de re questionner cet équilibre régulièrement pour ajuster notre organisation. L’idée est de ne pas mettre à mal les autres sphères de notre vie et respecter nos besoins.
Je peux décider par exemple de travailler un peu plus (parce que je prépare une certification par exemple) mais je ne peux pas le faire en négligeant complètement la sphère de ma vie qui me maintient en bonne santé. Il faudra que je veille à rééquilibrer.
Il est donc utile de réaliser que l’équilibre est mouvant et changeant, pour repérer quand le mouvement ne se fait plus. C’est parce que je ne suis plus en mouvement et que je suis bloquée dans une position (exemple : ça fait 3 mois que ma vie professionnelle écrase tout le reste, ou au contraire que ma vie familiale écrase tout le reste) et que cela ne nous convient pas, que je m’épuise, ressens de l’insatisfaction ou ai le sentiment d’être débordé.e.
Ce que vous pouvez faire pour créer votre équilibre
Connaître votre mode de fonctionnement et vos besoins
Créer votre équilibre nécessite de se connaître. Pour cela, il faudra déterminer ce dont vous avez besoin pour ressentir de l’épanouissement au quotidien, dans votre sphère professionnelle comme votre sphère personnelle (sans oublier ce qui est nécessaire à votre santé). Cela change en fonction des personnes car nous avons toutes et tous des contextes de vie différents.
Comprendre votre mode de fonctionnement professionnel peut vous aider à déterminer l’organisation qui vous convient : qu’est-ce qui vous aiderait ? Une organisation souple ou plutôt cadrée ? Quels sont vos outils de travail préférés ? Dans quel environnement êtes-vous le plus efficace ou vous sentez-vous le plus à l’aise ? Comment aimez-vous travailler ?
Définir votre équilibre idéal
L’équilibre n’est pas un équilibre parfait de toutes les sphères. Il est donc important de déterminer la répartition que vous souhaiteriez avoir dans vos vies. Parmi les différentes sphères suivantes, déterminez celles qui vous concernent et choisissez combien de temps vous voulez y consacrer chaque semaine (ou mois) : vie professionnelle, vie familiale/parentale, vie amoureuse, vie amicale, vie associative, vie sportive, vie culturelle, vie spirituelle, … Comparez à la réalité et opérez des réajustements si besoin.
Cela n’est pas une répartition définitive. Vous pouvez ré-équilibrer aussi souvent que vous le voulez.
Fixer des limites de temps pour le travail hors de la classe.
Si on ne définit pas de limite, le temps de préparation risque de durer de plus en plus longtemps (il y a toujours quelque chose de plus à faire, à parfaire…). Je vous propose donc de prendre l’habitude suivante : avant de commencer une tâche (préparation, correction, recherche, …), déterminez combien de temps vous souhaitez y consacrer. Déterminez ensuite les tâches que vous voulez (pouvez) effectuer dans le temps imparti.
Il est également utile de se donner un cadre horaire, de donner des limites à la sphère professionnelle. Décidez de votre limite : à quel moment, j’arrête de travailler (même si tout n’est pas fait…).
Respecter et faire respecter mes limites
Fixer des limites, c’est une première étape. Il faut ensuite les respecter soi-même et les faire respecter. Cela nécessite de l’autodiscipline et parfois du soutien. Partagez vos objectifs avec votre entourage pour qu’ils puissent vous aider à les atteindre, mettez des alarmes,…
Et parfois, même si c’est difficile, il faudra pouvoir dire non et dire stop. Si c’est quelque chose de difficile pour vous, essayez d’anticiper vos réponses pour décliner une proposition.
Apprendre à prioriser
Pour respecter nos limites et éviter la sensation de débordement, il faut réussir à prioriser. C’est-à-dire accepter que tout ne peut pas être fait en même temps, que tout n’est pas urgent et que même quand ça à l’air urgent, ce n’est pas forcément important. Voici quatre actions qui peuvent nous permettre de ne pas vous laisser submerger : déléguer, différer, planifier, annuler. Autorisons-nous à y avoir recours à chaque fois que le débordement pointe le bout de son nez (sans culpabiliser !).
Identifier les moments de déséquilibre et leur source
Lorsque nous ressentons de l’inconfort, une sensation de déséquilibre, cela doit devenir un indicateur : c’est le moment de prendre un temps de recul pour identifier la source de cet inconfort, identifier ce qui prend trop de place ou ce qui manque à notre équilibre. Dans les moments de rush, on peut avoir tendance à sacrifier ce qui est important pour nous, alors qu’il faut au contraire veiller à maintenir les activités qui nous ressourcent et nous procurent du plaisir et de la satisfaction. Quelles sont ces activités essentielles pour vous ?
Me faire accompagner si je n’y arrive pas seul.e
Il n’est pas toujours aisé de faire ce travail en autonomie, de prendre du recul sans l’aide d’une tierce personne. Il existe de nombreux professionnels qui peuvent nous accompagner à créer cet équilibre (thérapeutes, coachs, …). N’hésitez pas à me contacter pour travailler cela ensemble.
C’est justement ce que je propose dans mon programme individuel « Equilibre »
Emilie Le Phat Tan