Le mentoring : un accompagnement expert et sur mesure pour analyser sa pratique

Le mentoring : un accompagnement expert et sur mesure pour analyser sa pratique

Le mentoring est une forme d’accompagnement que je propose depuis plusieurs années, en complément du coaching. Il s’adresse à des professionnels de l’éducation, de la formation ou de l’accompagnement qui souhaitent analyser finement leur pratique, interroger leurs gestes professionnels, ou préparer une étape clé de leur parcours.

Contrairement au coaching, le mentoring permet des apports théoriques, des conseils issus de l’expérience, et une co-analyse structurée. Il s’adresse à toutes celles et ceux qui ont besoin de réponses plus précises ou d’un regard expert sur leurs pratiques professionnelles.


Mentoring ou coaching : quelles différences ?

Dans un accompagnement en coaching, je garde une posture strictement non directive : je vous accompagne par le questionnement, sans jamais apporter de contenu ni donner de conseils. L’objectif est de vous aider à clarifier, à faire émerger vos propres réponses et à renforcer votre autonomie.

Le mentoring, lui, repose sur une approche différente. Il s’agit d’un accompagnement dans lequel j’apporte aussi du contenu, des références, des retours d’expérience. Ensemble, nous analysons une situation ou une pratique de manière approfondie, et je mets à votre disposition mon expertise quand c’est pertinent.

Mais ma posture de coach reste bien présente : je questionne, j’aide à la clarification, je soutiens l’autonomisation. Le mentoring est donc un cadre souple mais exigeant, réservé aux situations où une analyse fine s’impose.


Quand proposer du mentoring ?

Je propose du mentoring dès lors qu’il y a des situations pédagogiques ou professionnelles à analyser en profondeur. Voici quelques exemples typiques :

  • Pour travailler une séance pédagogique ou améliorer une gestion de classe.
  • Pour accompagner les formateurs et formatrices dans leurs techniques d’entretien ou leur posture d’accompagnement.
  • Pour aider des enseignant·es à préparer un concours ou une certification : CRPE, CAPPEI en VAE, CAFIPEMF, ou un rendez-vous de carrière.
  • Pour affiner des choix professionnels, en particulier lorsqu’ils touchent à la posture, aux outils ou à la stratégie pédagogique.

Le mentoring permet de poser les choses à plat, de structurer une réflexion déjà engagée, et d’ancrer les apprentissages dans la pratique quotidienne.


Un accompagnement centré sur votre réalité professionnelle

Chaque séance de mentoring est construite en fonction de votre contexte, de vos objectifs, et du niveau d’analyse que vous souhaitez atteindre. Je m’appuie à la fois sur :

  • Mon expérience de terrain dans l’enseignement, la formation et l’accompagnement ;
  • Des outils d’analyse professionnelle, mobilisables selon les besoins ;
  • Une écoute active et un questionnement orienté vers la clarification, l’efficacité et l’autonomie.

Le mentoring est un espace de recul, de dialogue et d’expertise, pensé pour vous permettre d’avancer concrètement dans votre pratique.


Vous hésitez entre mentoring et coaching ?

Il est parfois difficile de savoir quel type d’accompagnement correspond le mieux à votre besoin. Pas de panique : nous en parlons ensemble. Une première prise de contact permet d’identifier si votre demande relève d’un coaching ou d’un mentoring.

Si vous souhaitez creuser une situationtravailler un point précis, ou vous appuyer sur un regard expert, le mentoring est probablement la voie la plus adaptée.

Développez vos compétences et enrichissez vos pratiques grâce au codéveloppement.

Le codéveloppement ?
Le codéveloppement, c’est l’opportunité de se réunir avec des collègues pour partager expériences, défis et idées. Dans un cadre bienveillant et structuré, chaque participant bénéficie du soutien et de la perspective de ses pairs pour trouver des solutions concrètes et avancer dans ses projets professionnels. C’est un cercle vertueux où l’entraide est au cœur de l’apprentissage.

D’où vient le Codéveloppement ?

Souvent appelé « CODEV », le codéveloppement est une méthode crée dans les années 80 par Adrien Payette et Claude Champagne au Canada. L’idée est de réunir un groupe de personnes qui partagent les mêmes problématiques professionnelles. L’objectif est de réfléchir en groupe sur des problématiques, des préoccupations ou des projets professionnels vécus et actuels. Le Codev permet à tous les participants de grandir mutuellement en partageant leurs expériences, leur expertise, leur créativité. Ils ont fondé la méthode en s’appuyant sur six principes* :

  1. La pratique a des savoirs que la science ne produit pas.
  2. Apprendre une pratique professionnelle, c’est apprendre à agir.
  3. Échanger avec d’autres sur ses expériences permet des apprentissages impossibles autrement.
  4. Le praticien en action est une personne unique dans une situation unique.
  5. La subjectivité de l’acteur est aussi importante que l’objectivité de la situation.
  6. Le travail sur l’identité professionnelle est au cœur du codéveloppement.

Comment se déroule une séance de Codéveloppement ?

Une séance de codéveloppement dure environ 3 heures. Durant ces trois heures, un sujet professionnel est traité de manière très structurée et cadrée par la facilitatrice.

Après avoir accueilli les participant·es et expliqué le cadre (engagement, respect, entraide, confidentialité), chaque personne présente son sujet (un projet, une préoccupation ou un problème). Un sujet est alors choisi parmi tous. La personne dont le sujet est choisi prend le rôle de « client » pour la session. Les pairs deviennent alors ses consultants.

Le processus commence alors : Clarification du sujet, formulation d’une demande au groupe, consultation des pairs, présentation d’un plan d’action, bilan de séance.

Les groupes de CODEV sont idéalement constitués de 6 à 8 personnes qui s’engagent à être présentes à toutes les séances. Le nombre de séances est égal au nombre de personne participant au CODEV puisque chacune aura l’occasion d’être cliente lors d’une séance.

Pourquoi je propose du Codéveloppement ?

J’aime particulièrement l’émulation créative qui se dégage des groupes de codéveloppement. C’est un véritable bouillonnement d’idées où chacun apporte sa pierre à l’édifice. Cette dynamique collective permet de développer de nouvelles perspectives et de trouver des solutions innovantes aux défis de l’enseignement.

Ce qui me fascine dans le codéveloppement, c’est la façon dont les participants apprennent les uns des autres et créent des liens forts. C’est un espace où l’on se sent écouté, compris et soutenu. Le codéveloppement favorise le développement de compétences psychosociales essentielles telles que l’écoute active, l’empathie et la collaboration.

J’ai été convaincue par les bénéfices du codéveloppement pour les enseignants. Ces espaces de co-construction permettent de développer de nouvelles compétences, de retrouver un sentiment de compétence et de créer un réseau de soutien..

*Source: PAYETTE, Adrien et CHAMPAGNE, Claude (1997). Le codéveloppement professionnel. Québec: Presses de l’Université du Québec. P.22-33.

3 habitudes qui nuisent à la durabilité* des profs … ♻️

(Ou comment faire en sorte que “TOUT” ne soit plus un problème)

*La durabilité des profs est un vrai sujet (les profs s’épuisent et se démotivent) …

𝟏) ⌛️ 𝐓𝐫𝐚𝐯𝐚𝐢𝐥𝐥𝐞𝐫 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐝𝐞́𝐭𝐞𝐫𝐦𝐢𝐧𝐞𝐫 𝐝𝐞 𝐥𝐢𝐦𝐢𝐭𝐞 (𝐝𝐞 𝐭𝐞𝐦𝐩𝐬, 𝐧𝐢 𝐝’𝐞𝐬𝐩𝐚𝐜𝐞).
Eh oui, le travail de prof n’a pas de limites claires. Le risque : travailler tout le temps, partout, jusqu’à “pas d’heure”. Vous commencez à travailler, vous savez TouuuuuuuuT ce que vous avez à faire et ne savez pas quand cela s’arrêtera. Le problème, c’est que plus on a de temps… plus on tend à en prendre. Et vous vous retrouvez à travailler tard/tout le temps… en ayant l’impression de n’avoir jamais terminé.

𝟐) 𝐀𝐭𝐭𝐞𝐧𝐝𝐫𝐞 𝐥𝐞𝐬 𝐯𝐚𝐜𝐚𝐧𝐜𝐞𝐬 𝐩𝐨𝐮𝐫 “𝐓𝐎𝐔𝐓” 𝐟𝐚𝐢𝐫𝐞 (𝐲 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐫𝐢𝐬 𝐬𝐞 𝐫𝐞𝐩𝐨𝐬𝐞𝐫🫣).
Calés sur le calendrier scolaire, les profs n’ont pas le loisir de pouvoir poser de jours à leur guise. Comme vous travaillez énormément et que vous n’avez pas le temps de TOUT faire (voir point 1), vous reportez tout ce que vous n’avez pas le temps de faire sur les vacances pour faire face aux urgences du quotidien. Bien souvent, ce sont des choses importantes pour vous, …
Maiiis les vacances ne sont pas extensibles (vous le savez ça) et vous vous retrouvez à choisir entre vous reposer ou travailler ? Entre satisfaction et forme physique ?

𝟑) 𝐕𝐨𝐮𝐥𝐨𝐢𝐫 𝐓𝐎𝐔𝐓 𝐟𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐥𝐚 𝐦𝐞̂𝐦𝐞 𝐢𝐧𝐭𝐞𝐧𝐬𝐢𝐭𝐞́ 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐬𝐢 𝐭𝐨𝐮𝐭 𝐚𝐯𝐚𝐢𝐭 𝐥𝐚 𝐦𝐞̂𝐦𝐞 𝐢𝐦𝐩𝐨𝐫𝐭𝐚𝐧𝐜𝐞.
Chaque jour de nouvelles choses s’ajoutent à votre to-do-list, de nouvelles demandes, de nouvelles idées,… Et comme me l’a dit une prof-coachée : le problème c’est que tout semble important et qu’on veut TOUT faire !
Sans réévaluer le degré d’urgence, sans prioriser vous pensez devoir TOUT faire, vous dites oui à TOUT et … TOUT vous ramène au point 1 puis au point 2.

Pour déjouer tout cela, j’ai créé le programme “équilibre” pour vous aider à :
➡ Trouver comment vous préserver et mieux gérer votre temps au quotidien (sans attendre les vacances…)
➡Retrouver la satisfaction du travail accompli (même si “TOUT” n’est pas fait)
➡Comprendre et dégommer ce “TOUT” pour qu’il ne pèse plus aussi lourd.

Si vous avez envie de travailler cela, contactez-moi !

Le codéveloppement

🤸🏽‍♀️Je me suis enfin formée au codéveloppement ! Après plusieurs années en avoir envie et à expérimenter des approches similaires, j’avais à cœur d’approfondir cette méthode pour l’ajouter à ma palette d’accompagnements.

Le codéveloppement ?
C’est une approche qui permet de réunir des personnes qui partagent des préoccupations/problématiques/projets similaires sur le plan professionnel. Grâce à l’intelligence collective permise par une méthode cadrante et sécurisante, chaque personne bénéficie d’une séance pour consulter le groupe afin de définir un plan d’action.
C’est un véritable cercle vertueux où chacun apprend et grandit, tant individuellement que collectivement

J’ai découvert le Codev’, il y a 4 ans en tant que participante. J’avais alors pu toucher du doigt la puissance de la méthode. Je ressentais le besoin d’approfondir l’approche, les enjeux de chaque étape pour être en mesure de devenir facilitatrice.

🤭Je suis convaincue que les professionnel·les de l’enseignement ont besoin de ces espaces et temps de co-construction. En m’y essayant sur des versions courtes, j’avais déjà pu constater à quel point cela contribuait à développer leur sentiment de compétence et leur redonne du pouvoir d’agir dans leur pratique.

🧠Ce qui me plait le plus, c’est l’émulation collective, le partage d’expérience et la démultiplication des idées qui naissent au fil du processus.

🤗Ce qui me fascine c’est la façon dont tous les participants apprennent et avancent ensemble et également individuellement,  quel que soit leur rôle dans la séance.

Je trouve que c’est une méthode qui permet de mobiliser et développer de nombreuses compétences psychosociales : savoir écouter, être assertif, se connaître, avoir une pensée créative, résoudre des problèmes …

Je remercie notre formatrice Odile Dufour qui a su animer avec dynamisme cette formation, expliciter les gestes professionnels nécessaires et les postures à adopter de chaque étape de la démarche en faisant du lien avec nos compétences de coachs. Je remercie également les membres du groupe qui ont rendu ces deux premières journées de formation agréables et riches en partages.


Dès 2025, je vous propose donc des groupes de codéveloppement. Cela vous intéresse ? Parlons-en !

Former des profs sans maitriser leur discipline ?

Former une prof d’espagnol sans parler un mot d’espagnol ? Challenge accepté ! 🇪🇸✨

À part quelques noms de passes de salsa et 2 mois de Duolingo, je ne parle pas du tout espagnol. (Team LV1 allemand 🙋‍♀️)

Et pourtant, cette semaine, grâce à l’organisme de formation Eduscopie, j’ai eu l’opportunité de former une professeure d’espagnol (ainsi que ses collègues d’histoire-géo, de physique-chimie et de technologie).

Comment ? En les accompagnant sur ce que j’adore : la gestion de classe, la pédagogie et les gestes professionnels. What else ? 😉

🎯 Aider à engager activement les élèves, maintenir l’attention, réguler, expliciter, faire des feedbacks, traiter l’erreur, organiser et planifier les apprentissages…

L’accompagnement dans une discipline qui n’est pas la mienne m’a permis de me décentrer du contenu pour me concentrer pleinement sur la mise en œuvre. (Bon, en vrai, je connais quand même la didactique des langues étrangères)

L’objectif : laisser aux enseignant·es leur place d’expert·es dans leur discipline (valorisation) et les aider à focaliser leur attention (et la mienne) sur les gestes professionnels et pédagogiques essentiels.

🗣️ Après les observations de classe : chaque enseignant·e bénéficie d’une heure de formation individuelle pour que j’adapte les apports à leurs besoins avant la journée de formation intra-établissement, où ils se retrouvent en équipe pluridisciplinaire.

De la maternelle au lycée, j’adore accompagner les enseignant·es en individuel ou en collectif sur toutes les questions de gestion de classe, et de pédagogie. Cela vous intéresse ?

💬 Discutons-en !

Mon premier livre : Gestion de classe, mode d’emploi ?

Récemment, une amie prof de longue date m’a dit :

« Mais Émilie, tu as écrit un livre ?! Comment ai-je pu passer à côté de cette information ? »


En effet, si je n’en (re)parle pas, on peut passer à côté de cette information. C’est d’ailleurs ce que je disais dans l’épisode 102 où je parlais de légitimité : si une personne fait des oeuvres d’art mais qu’elle ne les expose que dans sa cave, personne ne pourra deviner ses talents ni lui acheter ces oeuvres. Alors, peut-être devrais-je moi aussi sortir mon livre de ma bibliothèque de temps en temps ?

Il n’est pas toujours facile de s’exposer, de parler de soi, de ses réalisations, de ses projets. Et pourtant, c’est nécessaire. Hier, lors d’un bootcamp avec Elena Daskalaki, je me suis engagée à travailler sur le « faire savoir » pour oser parler davantage de ce que je propose, de ce que je réalise.

Je commence aujourd’hui en partageant avec vous le sommaire 😀. Et j’essaierai de partager de temps en temps un peu de son contenu.

📖 Si vous étiez en mesure de feuilleter le livre, quelle page iriez-vous consulter en lisant ce sommaire ?

Gestion de classe : Sur quoi repose une autorité ajustée ?


C’était la thématique que j’ai explorée aujourd’hui à travers deux ateliers lors des journées de formation sur « La connaissance de soi et la relation aux autres » organisées par l’ISFEC Saint-Martin .

Au début, le mot « autorité » a suscité réserves et questionnements 🤔. « C’est un vilain mot », a même exprimé une participante, écho d’un ressenti partagé. Une enseignante a alors offert une perspective éclairante : « C’est dommage, car étymologiquement, ‘autorité’ vient d’‘augere’, qui signifie faire grandir. » 🌱 Cette réflexion a ouvert une nouvelle voie.

Au fil des deux ateliers, les enseignantes se sont peu à peu reconnectées à leurs compétences, réconciliées avec le terme « autorité » et rassurées sur leur capacité à l’incarner de manière ajustée. Elles ont aussi apprécié l’opportunité d’échanger, de prendre du recul 🧠 et de changer de regard.

Prêtes à devenir de véritables « DJ pédagogiques » (nous avons filé la métaphore de la table de mixage que j’utilise dans mon livre sur la gestion de classe), elles repartent motivées à jouer avec les différentes variables qui ont émergé pour adapter leur posture en fonction des situations.

Je suis reconnaissante d’avoir eu l’opportunité d’animer ces ateliers. Je remercie les deux groupes d’enseignantes pour leur présence et leur participation active 🙏.


Si vous souhaitez, vous aussi, me solliciter pour des formations, ateliers ou accompagnements autour de la gestion de classe, n’hésitez pas à me contacter.

Bienveillance ou complaisance ?

Cette semaine, en scrollant sur les réseaux, je suis tombée sur un commentaire qui disait que “l’école avait basculé de la bienveillance à la complaisance”. Ce commentaire, n’était pas très positif et dans le contexte un peu “réac”. Mais je me suis dit, qu’il était intéressant de clarifier les choses. C’est donc sous l’axe de la bienveillance que le mail d’aujourd’hui est orienté.

Avant de lire la suite, demandez-vous : “Qu’est-ce que la bienveillance pour moi ?”

C’était l’objet de ma réflexion dans l’épisode 78 “Agir avec Bienveillance” et j’en parle aussi à la page 94 de mon livre sur la gestion de classe. Je vous y parlais du lien entre bienveillance et respect des besoins.

Et si je n’étais pas d’accord avec les propos du commentaire(bienveillance/complaisance), il faut bien avouer qu’une représentation erronée de la bienveillance peut engendrer des difficultés de gestion de classe. Parfois – je le vois dans les coachings sur la gestion de classe – on est en dissonance cognitive* entre ce qu’on pense être bienveillant, ce qu’on pense qui est attendu de nous, ce que la situation exige, ce que nous ressentons. Le résultat : des réactions qui nous font culpabiliser OU un positionnement inefficace OU de l’insatisfaction.

*dissonance cognitive : tension interne rencontrée quand plusieurs de nos valeurs/pensées/émotions sont en contradiction.

La particularité de la bienveillance en classe c’est qu’elle doit être collective en tenant compte de besoins qui sont souvent individuels. Cela nécessite d’arbitrer et prendre des décisions.

Petit exercice de réflexion comme je les aime

Alors, je vous propose un petit exercice d’écriture … Lisez les deux définitions suivantes :

  • Bienveillance : disposition favorable à l’égard de quelqu’un (élèves, collègues, parents d’élèves, followers, ami·es …)
  • Complaisance : disposition à s’accommoder aux goûts, aux sentiments des autres pour leur plaire (élèves, collègues, parents d’élèves, followers, ami·es …)
  • Que vous évoquent ces définitions ?
  • Comment résonnent-elles pour vous ?
  • Est-ce qu’il y a des moments où vous confondez les deux ?
  • À quel moment cela vous est défavorable/favorable ?

Ma piste : Définir ce qu’on entend par bienveillance en fonction des situations.

Pour agir en conscience et avec intention, je vous propose de vous astreindre à définir ou préciser les critères de bienveillance en fonction des contextes. A chaque fois que vous avez envie d’utiliser un mot de la famille de bienveillance, essayez de préciser ce qu’il y a derrière. Vous verrez que selon le contexte, il n’y a pas du tout les mêmes choses. D’ailleurs, il s’agit aussi de définir vis-à-vis de qui vous décidez d’adresser votre bienveillance. Parce que lorsqu’il y a plusieurs protagonistes, on peut être bienveillant différemment si on se positionne en faveur de l’une des personnes ou des deux. Alors votre défi (si vous l’acceptez) c’est d’interroger le terme de bienveillance à chaque fois que vous l’utilisez ou l’entendez : C’est quoi être bienveillant dans ce cas-là et envers qui ?

Être bienveillant·e avec les autres, ne peut se faire au détriment de soi.

Ahhh alors là, peut-être qu’on tient un antidote à la complaisance. Si être bienveillant c’est agir en faveur d’autrui (pour son bien-être physique, psychologique etc et pour qu’il puisse grandir/évoluer/apprendre dans les meilleures conditions possibles) cela ne peut se faire au détriment de soi. Il s’agit donc d’être bienveillant avec soi-même. Pour cela, il est nécessaire de développer une compétence essentielle : la conscience de soi. Il s’agit de se connaitre, d’avoir conscience de nos besoins et de savoir en prendre conscience dans l’instant. Dans les situations de doute ou d’arbitrage, dans les situations où vous auriez envie de vous faire passer après, essayez de vous faire de la place. Quand je dis “prenez soin de vous” à la fin de mes podcasts, c’est aussi ce qu’il y a derrière. C’est l’art de se demander aussi : “Et moi, qu’est-ce que j’en pense ? Qu’est-ce qui me conviendrait vraiment ?”

Dans quelles situations ne vous écoutez-vous pas en ce moment ?

(Extrait de la newsletter du 20 mars 2024)

“L’art de se foutre la paix” pour faire face aux injonctions

“Je fais trop”, “Je dois mieux m’organiser”, “Je dois faire plus”, “Je dois faire moins”, “Je ne fais pas assez” “Il faut…” …

Il y a dans nos têtes parfois beaucoup d’injonctions.

Ces injonctions, sont des sortes d’ordres (souvent implicites) qui nous dictent comment nous sommes censé·es nous comporter sans que cela ne nous correspondent forcément. Elles peuvent provenir de la société, de l’environnement familial ou professionnel, de nous-même (et de ce que nous nous racontons) mais nous ne les ré-interrogeons pas. Elles exercent sur nous une pression pour nous conformer à des normes ou des attentes sociales. Ou encore, elles nous font culpabiliser lorsque nous ne les atteignons pas.

Dans nos vie professionnelles, il y en a plein.

Dans cet entretien pour @êtreprof je vous apporte des pistes pour les identifier, les remettre en perspective et vous en détacher lorsqu’elle ne vous correspondent pas. L’objectif est de vous donner des billes pour vous émanciper de ces injonctions, de ces doxas.

  • Ressentir, identifier la dissonance en vous
  • Identifier les injonctions et les signes d’alerte
  • Se sonder et faire des choix conscients

Mon ami Christophe (prof, formateur) a écouté l’entretien et m’a dit que mes propos lui avaient fait du bien. Alors, j’espère que cela vous fera du bien à vous aussi !

Être soi au travail

Avez-vous l’impression d’être « vous » au travail ? Y a-t-il des situations dans lesquelles vous mettez de côté votre “vrai vous” ? Est-ce que cela est facilitant ou cela vous met-il parfois en difficulté ?

C’était le sujet d’un de mes coachings la semaine dernière mais en réalité, c’est un sujet qui s’invite dans presque tous les accompagnements à un moment (mieux se connaitre pour savoir ce qui nous convient et faire à notre façon). Mais c’est également un sujet qui s’est invité dans ma vie professionnelle depuis quelques mois. Et je vais vous raconter comment, plus loin.

Être soi qu’est-ce que cela signifie ?

Être soi, c’est agir en accord avec ce que nous sommes véritablement. C’est laisser s’exprimer notre personnalité, exprimer nos goûts, nos envies avec authenticité : c’est-à-dire, sans se cacher, sans mentir, sans prétendre être ce que nous ne sommes pas. On entend parfois l’expression « sans masque » qui veut dire « sans le masque social qui inhibe notre vrai personne. »Ce n’est pas toujours évident d’être soi. D’abord parce qu’on n’en a pas toujours conscience. Parfois, nous sommes tellement habitué·es à nous adapter que nous oublions qui nous sommes vraiment. Et aussi, parce qu’on ne nous a pas toujours permis de le faire. Nous avons souvent appris à inhiber certaines parties de nous, certains goûts, certaines idées ou notre spontanéité pour correspondre aux attentes. Et parfois, cela nous fait penser qu’il n’est pas convenable de nous montrer tel·les que nous sommes.Pour être soi, il est donc important de se connaître. Mais il faut ensuite avoir confiance dans le fait que ça suffit d’être soi ou même que c’est une valeur ajoutée !

Oui, quand on se découvre et qu’on laisse s’exprimer certaines parties de soi, on se rend compte que c’est parfois notre spécificité, notre zone de talent et même surtout notre zone de plaisir. Dans les coachings, certain•es enseignant·es que j’accompagne ont envie de retrouver du plaisir dans leur pratique, dans leur vie professionnelle. Et c’est souvent en s’autorisant à être soi et à faire “à sa sauce” que la satisfaction pointe de nouveau le bout de son nez.

On ne peut pas juste dire “il faut être soi”… Pour commencer, il n’y a pas de “il faut” : chacun fait ce qu’il veut. L’idée n’est pas de s’ajouter un injonction supplémentaire, c’est plutôt d’agir en conscience, de décider (d’être ou ne pas être soi) et de ne pas le subir. Parfois, je peux décider d’inhiber ma personnalité parce que je sais que cela est utile ou nécessaire dans telle ou telle situation. Parfois c’est nécessaire et ça nous fait progresser. Le “truc”, c’est de pouvoir l’identifier et le nuancer, réguler et ne pas toujours être coincé dans la même posture. Être soi dans sa pratique c’est laisser s’exprimer notre personnalité, suivre nos intuitions, ne pas se forcer à faire comme les autres ou à se mettre dans des chaussons qui ne nous conviennent pas. Comme m’a dit une coachée la semaine dernière « je veux rentrer dans les chaussons des autres alors que moi, je porte des baskets à paillettes ».

Et quand tu mets les chaussons des autres, que se passe-t-il ?

Ce n’est pas fluide, tu essaies de faire des choses auxquelles tu ne crois pas, tu t’agaces parce que ça ne marche pas. Tu te sens nulle parce que dans la classe d’à côté ça fonctionne, et tu ne t’écoutes pas. Tu hésites et tu perds en crédibilité. (Évidemment, c’est un scénario parmi d’autres). Mais ce qui est certain, c’est que les pensées qui t’envahissent à ce moment là ne te conviennent pas.

Cela te parle ? Nous avons tous et toutes vécu ce genre de situation je crois. Quand tu mets un peu plus de toi dans tout ça, tu t’autorises à faire davantage comme tu le sens. Cela ne signifie pas que tu es à 100% toi, tout le temps. Cela signifie que tu y mets ta « touch ». 

Exemple 1 : Tu es quelqu’un qui aime l’imprévu, la fantaisie, mais tu prépares toutes tes journées au cordeau. Cela génère du stress, tu essaies de tout contrôler et tu n’es pas satisfait·e en fin de journée. Tu ne vas pas pour autant, te mettre à faire du 100% freestyle (ce ne serait plus professionnel). Mais peut-être que tu peux mettre un peu de souplesse.

Exemple 2 : Tu détestes le conflit, tu es plutôt quelqu’un de consensuel et tu apaises les relations. Mais dans ta classe, tu t’efforces d’être hyper autoritaire, tu vas au clash avec tes élèves et tu ne laisses rien passer. Ce n’est pas toi, le soir tu t’en veux d’avoir été ainsi.

Dans mon livre sur la gestion de classe, j’utilise la métaphore de la table de mixage pour apporter l’idée de nuance. Je pense qu’on peut l’utiliser ici aussi. On peut imaginer un réglage sur sa table de mixage avec le niveau de « soi-même » et décider de la dose qu’on met dans sa pratique professionnelle. Mettre un peu (ou beaucoup) de vous dans votre pratique, vous permettra de :  puiser dans vos ressources et vos talents, pour trouver des solutions, faire à votre façon et gagner en fluidité et en naturel, mobiliser votre zone de confort et de maitrise quand c’est nécessaire (notamment quand vous êtes fatigués) retrouver de la satisfaction et surtout, du plaisir.

Mais il y a des situations, où l’on sait que notre tendance naturelle peut aussi nous desservir et où nous déciderons consciemment de l’inhiber un peu ou totalement. Pas parce que nous n’osons pas, mais parce que nous savons que ce n’est pas favorable à la situation ou à ce que nous vivons.

Être soi, ce n’est pas toujours facile à assumer …

Pas toujours facile d’assumer ce qu’on est quand cela diffère des pratiques des autres ou sort un peu des sentiers battus (sortir des doxas —> voir l’épisode 52). C’est vrai.. Parfois il faut assumer d’être différent·e, parfois il faut oser. Parfois il faut défendre, argumenter. Parfois aussi, il faut savoir renoncer, ajuster ou doser pour faire de la place à l’autre ou pour gagner en efficacité. Et même quand on sait mieux le faire, même quand on travaille sur soi, quand on est outillé, accompagné·e, il y a des situations qui nous ébranlent et nous font douter, ou ressentir de la dévalorisation, de la honte.C’est ce qui m’est arrivé récemment….

Être moi, n’est pas toujours simple pour moi non plus, et j’ai récemment dû me rappeler qui j’étais pour accepter une situation. Il y a quelques mois, j’ai été contactée par un magazine pour enseignants, qui me demandait d’écrire 4 articles à partir du contenu de mes podcasts. J’ai accepté et envoyé un premier article pour avoir un retour. Cela ne correspondait pas à leurs attentes parce que je ne donnais pas de conseils précis. Sauf que cela fait partie de ma vision des choses : je ne dis pas ce que les gens doivent faire parce que je sais qu’il n’y a pas de réponse toute faite. Je me suis pliée néanmoins à l’exercice et ai envoyé une deuxième proposition. Cela ne convient toujours pas. Et de surcroît, le “Monsieur” me dit que ma façon d’écrire est dans un langage trop parlé et ne correspond pas aux normes de l’écrit. (Bref, collaboration annulée). Ça pique… et je crois que j’ai même un instant eu honte. Mais pour dépasser ce sentiment, j’ai dû me positionner : je pourrais écrire comme une journaliste ou une universitaire, oui… mais en réalité, ce que j’aime c’est rendre les choses claires et accessibles. C’est ainsi que je suis et comme cela que je suis efficace (et dans le plaisir). J’ai dû me rappeler que les personnes qui ont apprécié mon livre, l’ont apprécié justement parce que j’écris comme j’écris. Être moi, c’est donc me connaître mais aussi affirmer et assumer qui je suis. C’est savoir aussi quand ça me rend efficace ET c’est accepter que ça ne plaira pas à tout le monde.  

Deuxième réflexion : Une fois les sentiments désagréables atténués, comment me servir de cette expérience pour m’améliorer  ? Est-ce que je prends une partie de ce retour pour me faire avancer ? J’ai repris le texte pour voir s’il y avait des choses à améliorer et je me suis dit que – tout en restant moi-même – j’allais faire plus attention à ma façon de m’exprimer à l’écrit. Parce que les choses ne sont pas binaires. Peut-être, qu’effectivement, je peux changer de registre dans certaines situations. Cela me permet de jouer sur les réglages et de les réajuster.

Si vous aussi, vous aimeriez travailler sur cette question et trouver comment être davantage vous dans votre pratique professionnelle, nous pouvons travailler cela ensemble lors d’un accompagnement individuel sur mesure. Le coaching permet de développer sa connaissance de soi et trouver quelles actions et changements mettre en place. Contactez-moi